2010-2014 Réalisation du bouli de Mankoula
Un bouli comme source d’eau durable
Dans la région de Mankoula, autant de pluie qu’en Picardie les bonnes années… mais concentrée de juin à août, puis, plus rien, et 40° à l’ombre… et parfois, pas d’eau du tout. Résultat : la famine, une année sur quatre.
Pourtant, la pénurie alimentaire n’est pas une fatalité. Une solution : la création d’une réserve d’eau appelée « bouli ». On utilise une mare existante ; on surcreuse cette mare d’environ 2 mètres au moyen d’engins de chantier (moins d’évaporation); on édifie une digue pour contenir l’eau (400 mètres ici), et on aménage des accès pour le bétail (régulation de la consommation).
Avec de l’eau toute l’année cela peut permettre :
• des cultures maraîchères de contre-saison (maïs, aubergines, choux, oignons, haricots verts…) qui varient la nourriture quotidienne (mil et huile) et procurent des revenus additionnels quand elles sont vendues à la ville.
• des jeunes agriculteurs qui restent au village au lieu de migrer vers la capitale, en quête d’un hypothétique emploi.
L’association investit près de 37 500€ dans ce projet, le plus gros qu’elle ait jamais porté.
Une référence, le bouli de Boussé situé à quelques kilomètres :
Principe et travaux du bouli de Mankoula
Etat des lieux suite à notre visite en 2017
La retenue d’eau n’a de fait jamais fonctionné de manière optimale, pour cause de pluies trop faibles mais aussi peut être d’un dimensionnement trop vaste qui nuit au remplissage.
Le maraichage a été un peu développé en amont du bouli mais l’essentiel des efforts s’est porté sur la culture du riz avec l’aide de Taïwan. Un vaste entrepôt de stockage et une unité de traitement (étuvage, décortiquage….) ont été édifiés. Les villageois ont construit les diguettes sur près de 120 ha. La variété de riz cultivée est du riz pluvial qui pousserait uniquement grâce aux pluies et ne pomperait ni sur le bouli, ni sur la nappe. Il apporte un revenu appréciable aux paysans.
A ce stade, l’ouvrage sert surtout à l’abreuvage des troupeaux de bétail de Mankoula et Temnaoré.
L’ouvrage salué par tous les responsables politiques lors de son inauguration est devenu propriété communale (commune de Siglé) et devrait à ce titre être entretenu par cette collectivité.
Mais les crédits ont manqué : la partie surcreusée perd progressivement en profondeur et la digue tend à s’éroder.
Des puits à grand diamètre devraient également être creusés en aval du bouli pour développer enfin les cultures maraichères.
Le reboisement dans la région de Mankoula
Un partenariat avec une association d’anciens étudiants
Rencontre en 2004 entre le président de l’ADSES (association des anciens étudiants de Siglé) et notre présidente Danielle Danten. Devant le sérieux de l’engagement des étudiants, nous décidons de financer certaines de leurs actions.
Les quatre sites principaux où sont menées les actions de reboisement sont Temnaoré, Mankoula, Palagré et Nabitenga, la première plantation étant réalisée à Nimgodosco (entre Siglé et Temnaoré) : ce bosquet sera baptisé « Bois de Gisèle » par les acteurs locaux lors du décès de notre défunte trésorière, en hommage à son engagement.
Nos actions au fil du temps:
2012 : Achat de 4 charrettes, d’un âne et de bidons pour faciliter l’arrosage et permettre une meilleure reprise des plants à Nabitenga.
2010 – 2011 : Plantation de bosquets scolaires pour fournir de l’ombre autour des écoles et une base de ressources (bois de chauffage et fruits). L’ADSES achète les plants et des arrosoirs avec le financement de notre association.
2005 : Rencontre avec le groupe et visite de la plantation.
2004 : Rencontre avec le Président de l’époque, financement d’une première phase de plantation de 250 arbres.
Nos autres actions au fil des ans
En 2007, le moulin à mil de Mankoula est devenu irréparable et l’association aide à la construction d’une plate-forme multifonctionnelle : réalisation d’un bâtiment abritant un moteur qui entraine un moulin à mil, et aussi un alternateur permettant la recharge des batteries.
Le soutien au développement n’interdit pas de contribuer à l’achat de mil les années de grande disette comme en 1998, 2001, et 2007, notamment pour assurer le fonctionnement de la cantine de l’école.
Achat du premier moulin à mil en 1991 pour le village de Mankoula.
Dans les années 90, financement de fours en terre à Tanghin près de Méguet.
Construction à Mankoula d’une banque de céréales en 1990 ; elle sera ultérieurement transformée en classe d’école.